Son histoire
Une ligne ferroviaire d'intérêt local : Par la loi du 12 juillet 1865, des lignes de chemin de fer d'intérêt local sont créées ; parmi elles, la ligne reliant l'Isle-sur-Sorgue à Orange, qui traverse les territoires d'Aubignan et de Loriol. Les deux communes sont alors fort intéressées par la construction d'une gare, ce qui explique que la station, inaugurée en 1894, se trouve à mi-chemin entre les deux agglomérations. La ligne dont elle dépend double le PLM (ligne Paris-Lyon-Méditerranée) en reliant tous les grands marchés du Vaucluse, donnant ainsi à Carpentras le rôle de plaque tournante de l'économie locale. L'exportation de la garance puis des primeurs, après la chute du cours de cette dernière, devient possible, tandis que l'importation des produits du nord (charbon, fer, fonte, bois, articles manufacturés) est facilitée. De plus, l'apparition de trains à grande vitesse, spécialement pour les marchandises, suscite la naissance d'industries locales (papeteries, scieries de pierre, fabriques d'huile et de produits chimiques). En outre, grâce au chemin de fer, Aubignan peut exporter massivement ses plants de vigne greffés durant toute la première moitié du XXe siècle. Malgré cela, la ligne est de moins en moins rentable. D'une part, les transports de voyageurs et de marchandises exigent des aménagements différents ; d'autre part, à partir des années 1930, la concurrence des compagnies de cars fait rage. Après la seconde guerre mondiale, les petites gares de l'arrière-pays carpentrassien déclinent et la gare d'Aubignan-Loriol ferme en 1974, malgré les protestations des maires des deux communes concernées.
Aujourd'hui, l'ancienne ligne est en cours de transformation en voie verte, deux tranches de travaux permettent déjà l'accès aux cyclistes, poussettes, personnes à mobilité réduite entre les gares de Jonquières et d'Aubignan-Loriol.
L'accès à la gare se fait par un pont-cage métallique de 38 mètres qui enjambe la rivière de la Mède. Le bâtiment principal est tout à fait représentatif des constructions standardisées de l'époque, avec ses trois travées et sa marquise (auvent en charpente de fer) couverte de bois. Il en va de même pour l'abri qui lui fait face, de l'autre côté de la voie, et qui est encadré d'une lampisterie (lieu de conservation des lampes à huile) et d'une huilerie.
Plus étonnante est la halle de bois d'où l'on chargeait facilement les marchandises grâce à un ingénieux système de plaques tournantes permettant de faire pivoter les wagons. Ce dispositif imposant rend bien compte de l'ancienne importance du trafic de la gare. Suivre cette voie désaffectée, que traverse le canal de Carpentras par deux ponts-aqueducs, permet aujourd'hui de découvrir la campagne environnante.
Une reconversion bien pensée
Le 2 juin 2016, le lieu a servit d'accueil pour la conférence de presse officielle de l'étape 2016 du Tour de France. À cette même occasion, la voie verte "Via Venaissia" inaugurait la réalisation du deuxième tronçon de cette voie verte, dont les aménagements futurs permettront de rejoindre Carpentras.
La liaison vers Carpentras est en cours de réalisation, notamment avec la construction d'un pont qui enjambe la RD942 pour arriver a Carpentras.
Un succès grandissant
La première partie de cette Via Venaissia qui mène d'Aubignan à Jonquières est déjà très empruntée par les particuliers, touristes et même les centres de loisirs qui profitent ainsi d'un circuit adapté et protégé.