Idéalement située en Provence et à seulement quelques kilomètres de Carpentras, la ville d’Aubignan vous accueille au cœur du Comtat Venaissin, pour une visite de quelques jours ou pour un séjour plus long…

Préhistoire et antiquité

L’occupation humaine de la Provence remonte au paléolithique.

Sur le territoire où se situe aujourd’hui la commune d’Aubignan, différentes découvertes de monnaies et fragments de tuiles attestent d’une présence gallo-romaine. Il semblerait que le premier possesseur de notre territoire fut un romain nommé Albanius à qui cette terre fut donnée en récompense de bons services militaires, d’où le nom dérivé d’Aubignan.

Moyen-Âge

Au cours du premier millénaire, le christianisme marqua le territoire. Parmi les monuments les plus anciens du territoire figure la chapelle Saint-Sixte, sur l’actuel domaine viticole Saint Sauveur. Attestée dès le 11ème siècle, ses bases pourraient être plus anciennes et faire partie d’un ensemble monastique plus important comme en atteste un départ de voûte sur la façade sud du monument. Côté village, la première église Saint-Victor fut bénie vers l’an 1090 par l’évêque d’Orange Guillaume Ier et se situait approximativement au même endroit que l’église actuelle.

Au 12ème siècle, le territoire est sous l’autorité des Comtes de Toulouse avant de faire partie du Comtat Venaissin, parcelle cédée à la papauté et qui le demeura jusqu’en 1790. Les remparts furent ainsi bâtis au cours de la seconde moitié du 14ème siècle suite à la demande du souverain pontife de fortifier les villages du Comtat Venaissin. 

Les temps modernes

Le fief d’Aubignan devint  seigneurie en 1425 puis marquisat en 1667. Le 18ème siècle vit de nombreux changements et la construction d’édifices tels que l’Hôtel-Dieu et l’Hôtel-de-Ville, aux façades faisant écho aux hôtels particuliers classiques : hautes fenêtres, chaînage d’angles, corniches... De nombreuses fontaines virent également le jour. L’église, devenue trop vétuste, s’effondra et un nouvel édifice fut bâti : il s’agit du bâtiment actuel, à quelques modifications près. 

Révolution Française et époque contemporaine

En effet, la révolution Française apporta son lot de dommages à la principale représentation religieuse du village. Ainsi, le clocher fut détruit, ses cloches fondues en canons à Carpentras, la façade martelée et une grande partie de la décoration intérieure (mobilier, statuaire et ostensoirs) fut perdue. Ce n’est qu’en 1796 que l’église reprit sa fonction de lieu de culte. Il fallu attendre le 19ème siècle pour que l’édifice retrouve son intégrité notamment grâce aux généreux dons de la bienfaitrice d’Aubignan, la pieuse Melle Anne-Benoîte Guillaume, qui finança également des aménagements au sein de l’Hôtel-Dieu. C’est également au cours des 18ème et 19ème siècles que furent construites de nombreuses fontaines, souvent accompagnées de lavoirs. Le plus remarquable ensemble est celui se trouvant sur l’avenue Frédéric Mistral, déplacé et reconstruit en 1881 suite à la réfection et à l’agrandissement de cette voie de communication. La fin du 19ème siècle voit enfin l’arrivée du train : Aubignan et Loriol-du-Comtat, communes voisines, se partagèrent pendant quelques décennies la gare portant leurs deux noms, sur la ligne Orange/L’Isle-sur-la-Sorgue. Autre réalisation remarquable : un grand projet d’irrigation vit le jour, mené par Louis Giraud. Il s’agit du Canal de Carpentras, ouvrage hydraulique de près de 70 km pour son cours principal et de plus de 700 kilomètres pour ses réseaux secondaires et tertiaires. Marquant le paysage à jamais, ses berges offrent encore aujourd’hui une ombre et une fraîcheur bienveillante tandis que son débit continue de servir les cultures maraîchères et fruitières d’une grande partie du département.

Les 20ème et 21ème siècles

Comme d’autres communes de France, Aubignan fut touchée par les deux guerres mondiales du 20ème siècle. Un monument aux morts, sur la place de l’église, commémore le souvenir de ceux tombés pour la France. La gare ferma définitivement en 1974, elle est aujourd’hui concernée par le développement de la « voie verte » entre Jonquières et Sarrians.

En 2009, une voûte de l’église s’effondre. De lourds travaux commencent alors pour étayer le bâtiment, inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques, qui est restauré. Ils s’achèvent en 2014 et l’église est inaugurée le 28 juin.